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VDLV veut faire vapoter français et plus vert

La jeune entreprise est la première à produire de la nicotine liquide en Europe. L’objectif est, à terme, d’utiliser du tabac français.

Article original de Franck Niedercorn pour Les Echos

Vapotons européen ! Ce pourrait être le mot d’ordre de la jeune société VDLV. Elle est la seule à produire sur le Vieux Continent de la nicotine liquide, jusqu’à présent exclusivement fabriquée en Asie : principalement en Chine et en Inde, et tout récemment aux Etats-Unis. Selon les marques, le taux de nicotine dans le liquide pour cigarettes électroniques varie de 0 à 3 % selon les besoins et le goût du fumeur. Le reste du liquide étant composé d’alcool, d’eau et d’arômes alimentaires.

Au terme d’un investissement de 1,5 million d’euros, le site pilote, installé à Pessac fin 2015, et qui a exigé un an et demi de réglages, est désormais opérationnel. Car le processus d’extraction de la nicotine des feuilles de tabac est complexe. Passant par un procédé de décoction, suivi de différentes phases de distillation, décantation et purification.

« Nous avons mis au point un procédé issu de la chimie verte ne générant aucun rejet et n’utilisant aucun solvant chloré. Des substances que l’on trouve à l’état de traces dans les produits asiatiques », assure Vincent Cuisset, le fondateur de l’entreprise.

Financé essentiellement par emprunt bancaire et par le soutien du Conseil régional de Nouvelle Aquitaine et de BPI France, la petite unité de production possède une capacité de 5 tonnes par an et fonctionne sur un rythme de 1 à 1,5 tonne par an. Le marché français de nicotine étant estimé à 25 tonnes.

Tabac français

L’entreprise a lancé un nouveau produit, Origin NV, qui utilise sa propre nicotine. Elle continuera dans un premier temps à s’approvisionner en Asie pour alimenter ses deux autres marques, Vincent dans les Vapes et Cirkus. « Il nous faudra au moins six mois pour accroître nos volumes et intégrer notre nicotine dans toutes nos gammes », précise Vincent Cuisset.

VDLV, qui emploie 80 personnes pour un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros sur l’année fiscale clôturée en septembre dernier veut aller plus loin. « Les besoins en nicotine liquide sont exponentiels, et si le marché continue à se développer sans être freiné par une réglementation trop contraignante, nous pourrions envisager la conception d’unités industrielles de production de nicotine liquide directement chez les producteurs de tabac français », explique Vincent Cuisset.

Le tabac français reste toutefois handicapé par une moindre teneur en nicotine. Si bien que la jeune entreprise travaille avec des entreprises du Bergeracois, berceau de la production de tabac en Aquitaine, sur d’anciennes variétés plus riches en nicotine.

Article original de Franck Niedercorn pour Les Echos

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